Jobs d’été avant 18 ans : ce qu’il faut savoir
Quelles sont les conditions pour travailler avant 18 ans ?
Si la loi permet de travailler dès 14 ans, elle impose un certain nombre de conditions spécifiques destinées à protéger les mineurs.
Les pratiques interdites :
Les métiers pénibles, dangereux ou susceptibles de nuire au développement physique ou moral (travail sur machine, port de charges lourdes, exposition à des produits chimiques, travail dans les débits de boissons).
Le travail les dimanches et jours fériés.
Le travail de nuit.
À titre exceptionnel, une dérogation à l’interdiction du travail de nuit peut être accordée par l’inspection du travail pour certains types d’établissements (boulangerie, pâtisserie, métiers du spectacle, restauration, hôtellerie, courses hippiques).
Les droits du mineur :
Un repos hebdomadaire de 2 jours consécutifs.
Une pause de 30 minutes consécutives toute les 4 h 30.
Une indemnité de congés payés égale à 10 % de la totalité des salaires perçus. Par contre, si le contrat est effectué pendant les vacances scolaires, il n’a pas droit à l’indemnité de fin de contrat (ou indemnité de précarité).
Le mineur peut effectuer des heures supplémentaires dans la limite de 5 heures par semaine.
Les démarches obligatoires :
Passer une visite médicale à la médecine du travail pour vérifier l’aptitude physique au poste.
Faire signer une autorisation écrite aux parents ou aux représentants légaux (sauf dans le cas de mineurs émancipés).
De plus, le travail des mineurs est soumis à des adaptations en fonction de leur âge.
Les conditions particulières entre 14 et 16 ans :
Le travail est autorisé uniquement pendant les vacances scolaires de 14 jours et plus. L’embauche en CDI n’est donc pas possible.
Le contrat de travail ne doit pas durer plus de la moitié des vacances scolaires.
La durée du travail est fixée à 35 h par semaine et 7 h par jour au maximum.
Le travail est interdit entre 20 h et 6 h du matin.
Le repos quotidien doit être d’au moins 14 heures consécutives.
La rémunération est calculée sur la base du SMIC, avec une minoration à 80 % du SMIC pour les mineurs ayant moins de 6 mois d’activité professionnelle dans la branche.
15 jours avant l’embauche, l’employeur doit impérativement demander l’autorisation de l’inspection du travail en indiquant la durée du contrat, la nature et les conditions de travail, les horaires et la rémunération.
Les conditions particulières entre 16 et 18 ans :
La durée du travail est fixée à 35 h par semaine et 8 h par jour au maximum.
Le travail est interdit entre 22 h et 6 h du matin.
Le repos quotidien doit être d’au moins 12 heures consécutives.
La rémunération est calculée sur la base du SMIC, avec une minoration à 90 % du SMIC pour les mineurs ayant moins de 6 mois d’activité professionnelle dans la branche.
Quels sont les secteurs qui recrutent ?
Beaucoup d’employeurs peuvent se montrer hésitants à engager des mineurs par crainte des contraintes administratives ou de l’inexpérience des candidats. Certains secteurs, au contraire, font souvent appel à des jeunes avec ou sans expérience. C’est le cas des métiers de l’animation (centres aérés, colonies de vacances) qui embauchent les moins de 18 ans titulaires du BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) à chaque vacance scolaire. De même, la branche de la restauration est toujours à la recherche de personnel et d’extra (service en salle, plonge). Les particuliers sont également demandeurs de services tels que le baby-sitting, le soutien scolaire ou les travaux de jardinage. Enfin, le secteur agricole propose plus de 800 000 jobs saisonniers chaque année pour les vendanges, la cueillette de fruits ou le ramassage de légumes. Aucune qualification spécifique n’est exigée, à part une bonne condition physique et le goût du travail en plein air.
Comment trouver votre prochain job d’été ?
Tout d’abord, commencez par créer votre CV. Celui-ci devra indiquer votre nom, votre prénom, numéro de téléphone et adresse mail, votre niveau de formation et les diplômes obtenus, vos expériences professionnelles si vous en avez, et vos compétences. Parmi vos compétences, vous pouvez mentionner votre niveau en langues, en informatique, mais aussi vos qualités personnelles. N’oubliez pas de préciser si vous détenez le BSR et si vous êtes véhiculé, cela peut faire la différence si votre futur emploi n’est pas accessible par les transports en commun.
Vous devrez ensuite consulter les offres d’emploi sur internet ou dans les applications mobiles. Pensez aux salons de l’emploi qui réunissent de nombreuses entreprises à la recherche de candidats. Vous pouvez également vous présenter directement dans les restaurants, les commerces, pour remettre votre CV au responsable et lui faire part de votre motivation. Enfin, n’oubliez pas de solliciter votre réseau : parents, amis ou voisins connaissent peut-être quelqu’un dans leur entourage susceptible de vous trouver un job.
Que penser du travail au noir ?
Afin de réaliser des économies ou pour éviter les démarches administratives, il peut être tentant de travailler au noir, c’est-à-dire que l’employeur ne déclare pas l’embauche du salarié aux organismes d’État. Réfléchissez bien avant d’accepter de telles conditions, car ce choix peut être lourd de conséquences. En effet, si le travail au noir permet de ne pas payer de charges sociales, l’employé ne cotise pas non plus auprès des caisses de retraite, de chômage ou de sécurité sociale. Il n’est donc pas couvert en cas de maladie ou d’accident du travail. Quant à l’employeur, il s’expose à des sanctions administratives et financières importantes pouvant aller jusqu’à l’interdiction d’exercer son activité, 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende (375 000 € s’il s’agit d’une société).
Pour vous assurer que votre travail est bien déclaré, vous pouvez demander une copie de votre déclaration d’embauche. En outre, vous devez signer un contrat de travail et recevoir un bulletin de paie à la fin de chaque mois pendant toute la durée de votre mission, même si votre salaire est versé en espèces.