L’industrie de l’hydrogène

L’énergie du futur

L’hydrogène s’annonce très prometteur en raison de sa polyvalence en tant que vecteur énergétique capable de stocker et de restituer l’énergie de manière efficace. De plus, de nombreuses industries, notamment le transport, l’énergie et la chimie, s’intéressent de près à cette ressource et à son potentiel de réduction des émissions de CO2 pour décarboner leurs activités.

Le gouvernement français, qui espère devenir l’un des leaders mondiaux de l’hydrogène décarboné, s’est doté d’un budget de 9 milliards d’euros d’investissements publics pour développer sa filière hydrogène. Une partie de cette enveloppe sera consacrée à la création de dix « gigafactories » à travers le territoire français pour la production d’électrolyseurs, de piles à combustible et de réservoirs d’hydrogène.

Ces investissements massifs dans la recherche et le développement de technologies liées à l’hydrogène ouvrent la voie à de nouvelles carrières et nécessitent des professionnels hautement qualifiés pour concevoir, fabriquer et mettre en œuvre ces solutions.

Recrutements en perspective

En septembre 2023, l’association France Hydrogène, qui regroupe 450 acteurs du secteur, a remis au gouvernement l’étude « Def’hy » qui estime à 100 000 les créations de postes d’ici 2030. « Les besoins prioritaires actuels sont centrés autour d’ingénieurs et de docteurs. Ils sont corrélés au fait que la filière est à l’aube de sa maturité industrielle et s’articulent au niveau des activités de conception et de développement de matériaux, composants, technologies et systèmes », analyse France Hydrogène.

De fait, les embauches devraient connaître trois pics successifs correspondants aux différentes phases d’avancement des projets :

  • Jusqu’en 2025 : phase d’innovation et de développement. 80 % des profils recherchés concernent des ingénieurs et des développeurs d’affaires hautement qualifiés contre 20 % de métiers techniques.

  • De 2026 à 2028 : phase de lancement et de mise en service des unités de production. Les techniciens qualifiés devraient représenter environ 40 % des recrutements.

  • De 2028 à 2030 : phase d’exploitation industrielle. 80 % des embauches devraient concerner les techniciens pour l’exploitation et la maintenance des installations.

Face au défi considérable des recrutements à venir, le secteur de l’hydrogène se trouve confronté à une difficulté majeure : le manque de visibilité de ses divers métiers et des formations associées, pourtant nombreuses. C’est dans cette optique que l’association France Hydrogène propose dans son livre blanc dix recommandations concrètes visant à faire connaître ces professions auprès du public. Pour les candidats, cependant, cette situation représente de réelles opportunités de carrière étant donné le contexte de pénurie sur le marché de l’emploi.

De nouveaux emplois dans la filière hydrogène 2023

Des opportunités pour tous

La compétitivité de l’industrie de l’hydrogène français sur la scène internationale repose essentiellement sur sa capacité à former et à attirer des candidats vers ses activités. Dans les années à venir, ce domaine promet donc d’offrir de multiples débouchés à des personnes issues de divers horizons et possédants des niveaux de formation variés.

L’étude « Def'hy » identifie 84 métiers cruciaux pour l’essor de ce secteur, impliquant des niveaux de qualification allant du secondaire jusqu’au bac +5, avec des degrés variables de spécialisation en hydrogène. En effet, alors que 27 de ces métiers requièrent une véritable expertise en hydrogène, la plupart demandent simplement des connaissances de base ou une sensibilisation aux risques liés aux gaz sous pression, qui peuvent être acquises en entreprise ou via des stages de formation. Cette situation offre des perspectives intéressantes pour de nombreux candidats, qu’ils soient étudiants à la recherche d’un secteur porteur ou professionnels expérimentés en quête d’opportunités dans un nouveau domaine d’activité.

Les professions en forte demande

Dans son état des lieux de la filière, « Def'hy » identifie cinq familles de métiers incontournables pour l’établissement d’une industrie nationale solide : les ingénieurs et chercheurs en hydrogène, les techniciens de production d’hydrogène, les spécialistes en logistique et distribution, les experts en sécurité et réglementation, les développeurs d’applications hydrogène.

Top 10 métiers des métiers de l’hydrogène

1. Ingénieur en électrolyse et en production d’hydrogène

2. Technicien de maintenance des piles à combustible

3. Chargé de projet en infrastructure hydrogène

4. Ingénieur en développement de gaz renouvelables

5. Chercheur en catalyse hydrogène

6. Expert en stockage d’hydrogène

7. Technicien en installation et maintenance d’équipements d’hydrogène

8. Ingénieur en sécurité des installations hydrogène

9. Spécialiste en régulation et contrôle des systèmes hydrogène

10. Manager de projets d’innovation en technologies hydrogène

Ces métiers représentent une partie des emplois en forte demande dans le secteur de l’hydrogène vert en France, mais cette liste n’est pas exhaustive, et de nouveaux profils pourraient émerger à mesure que l’industrie évolue.

Les compétences recherchées

Les professions impliquées dans l’élaboration, la construction, l’exploitation et la maintenance des infrastructures et des équipements industriels destinés à la fabrication et au transport de l’hydrogène demandent un large éventail d’aptitudes aussi bien scientifiques et opérationnelles que comportementales. À l’heure actuelle, les domaines de compétences recherchés par la quasi-totalité des métiers du secteur incluent :

• le génie électrique et l’informatique industrielle ;

• le génie mécanique ;

• la mécanique des fluides ;

• la métrologie ;

• le domaine QSE ;

• la maîtrise de l’anglais.

Parmi les compétences non techniques, la maîtrise de l’anglais est la plus recherchée par les acteurs du secteur. Les postulants souhaitant faire carrière dans l’un des métiers de cette filière ont donc tout intérêt à valoriser leur niveau de pratique et les certifications dont ils disposent. En effet, cette langue, indispensable dans pas moins de 36 métiers sur les 84 répertoriés par « Def'hy », joue un rôle clé lors des échanges et des négociations avec les fournisseurs de matériel à l’échelle internationale, dans l’analyse de textes réglementaires et normatifs, ainsi que dans le développement de projets dans un contexte mondialisé. Les autres savoir-faire non techniques recherchés par les employeurs relèvent davantage d’aptitudes transversales telles que la gestion de projets, le sens de la négociation et la prospection commerciale, le management d’équipes, la gestion et la connaissance des sites industriels.