Faire un CV international : les bonnes pratiques
Écrire le CV dans la langue du recruteur
Écrire son CV dans la langue du recruteur : cela peut paraître évident. Pourtant, dans certaines circonstances, ça ne coule pas de source. C’est le cas des pays dans lesquels cohabitent plusieurs langues officielles ou des langues régionales, tels que la Suisse, le Canada, la Belgique, le Luxembourg, ou bien encore l’Inde.
Il est ainsi recommandé de vous renseigner en amont sur la langue de l’employeur. Dans quelle région se situe-t-il ? Par exemple, si vous souhaitez trouver un emploi en Suisse, vous pouvez postuler en anglais s’il s’agit d’une entreprise internationale, en allemand pour une entreprise localisée à Berne ou bien en français pour une société genevoise. Si ce n’est pas votre langue maternelle, n’hésitez pas à faire relire votre CV par un natif ou par un traducteur.
Indiquer les niveaux de langue
Les aptitudes linguistiques sont fortement appréciées par les personnes qui embauchent, même s’il ne s’agit pas de la langue du pays. Cela montre en effet que vous pouvez en apprendre une nouvelle plus facilement et que vous avez un esprit ouvert. Indiquer les niveaux de langue
Indiquez donc votre niveau de langue sur le CV pour que le recruteur sache exactement ce qu’il peut attendre de vous. Cela signifie que vous devez au minimum mentionner pour chaque langue : si vous la lisez, si vous l’écrivez et/ou si vous la parlez. Mais ces indications sont assez vagues. Finalement, le destinataire de votre CV risque de ne pas vraiment se rendre compte de ce que cela représente dans la réalité.
Le mieux est d’avoir déjà été évalué. Plusieurs examens existent : par exemple le TOEIC ou le TOEFL pour l’anglais, les certificats du Goethe Institut pour l’allemand, le CLES délivré par les universités ou bien encore le Pipplet qui évalue les candidats à l’emploi. Si vous n’avez pas d’évaluation officielle, déterminez vous-même votre niveau en utilisant les grilles du CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues). Les étapes s’échelonnent de A1 à C2 pour la compréhension et l’expression orales, mais aussi écrites. (A1 - A2 : niveau débutant, B1 - B2 : niveau intermédiaire, C1 : niveau courant, C2 : niveau bilingue).
Ne mentez pas sur vos compétences, car si vous êtes finalement embauché, votre entreprise s’en apercevra assez rapidement, ce qui jouera en votre défaveur.
Transcrire vos diplômes français et vos expériences
Concernant la partie relative à vos diplômes, sachez qu’il est nécessaire de les traduire, ainsi que de les expliquer. En effet, s’il est facile de traduire les diplômes universitaires unifiés dans certaines zones (systèmes LMD en Europe), d’autres n’existent pas à l’étranger comme les BTS, les DUT ou le dispositif des classes préparatoires. Pour ces derniers, une petite phrase descriptive s’impose.
Il en est de même pour les expériences professionnelles. Certaines entreprises ou institutions françaises ne sont pas connues à l’étranger. Il faudra donc donner des précisions, voire un équivalent. Si vous avez été ATSEM, par exemple, et que vous souhaitez postuler au Canada où cette fonction n’existe pas, il est indispensable d’indiquer qu’il s’agit d’un poste d’assistant d’enseignant pour les enfants de 2 à 5 ans sur concours.
Se renseigner sur les usages dans le pays
La mise-en-forme et le contenu des CV diffèrent d’un pays à l’autre. Il est donc primordial de vous renseigner en amont sur les usages dans la zone géographique visée, mais aussi dans le secteur d’activité et dans le type d’entreprise où vous postulez.
Au Japon, par exemple, les CV sont très codifiés et il n’est pas question de se démarquer dans le style du document. Vous pouvez trouver des modèles sur Internet. Il vous faudra mettre une photo et indiquer de nombreuses informations telles que le temps que vous passez dans les transports en commun ou si vous avez la charge de votre conjoint. À l’inverse, aux États-Unis, vous ne devez pas insérer de photo, ni même écrire votre sexe, votre situation familiale, votre âge, ou si vous avez votre permis de conduire.
Cependant, il existe des règles qui valent partout :
Structure claire avec des rubriques bien définies ;
Une seule page de préférence ;
Des espaces ;
Police de caractère et une écriture lisible ;
Des données précises (pas d’éléments évasifs du type : “J’ai réalisé de nombreuses missions”) ;
Aucune faute.
En outre, même si vous avez la possibilité de vous aider d’exemples de CV, il est conseillé d’en créer un nouveau pour chaque poste, afin qu’il soit personnalisé. Choisissez en effet minutieusement ce qu’il faut mettre en avant en fonction des attentes des recruteurs.
Quelques conseils supplémentaires
D’autres points sont à vérifier avant d’envoyer votre dossier de candidature :
N’oubliez pas d’adapter les numéros de téléphone, adresse, état civil, etc. selon les différents usages ;
Informez le recruteur sur votre visa ou votre permis de travail. Celui-ci pourra ainsi mettre en place les formalités nécessaires.
La lettre de motivation est parfois demandée ou attendue, comme au Royaume-Uni. Mais dans certains pays, en Colombie par exemple, elle n’existe pas du tout. Le style employé diffère également. Dans une lettre de motivation française, les formules de politesse et les paragraphes formels et développés sont la norme pour attirer l’attention des employeurs, alors que dans la plupart des autres pays, un ton concis et direct est préférable. Renseignez-vous donc en amont à ce sujet, ainsi que sur la forme à employer (tapée ou manuscrite), l’ordre des différents éléments, sa construction et les points à mettre en évidence en priorité.
Pour résumer, la préparation d’un CV pour l’international n’est pas une tâche aisée. Elle demande de connaître la langue du recruteur, vos niveaux de langue, la manière de transcrire vos diplômes, vos qualifications et vos expériences, ainsi que les normes et les attentes de chaque pays et entreprise visés. Mais en suivant nos conseils et en vous faisant épauler par un natif, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réussir votre recherche d’emploi à l’étranger !